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Carnet de Corée

Extraits

 

    L’armoire du salon déborde. J’ouvre la porte du meuble de frêne laqué, héritage d’Albertine, ma grand-mère maternelle. Le fouillis entassé en strates sur les étagères s’étale sur le tapis. L’inertie à nouveau vaincue, dégringolée d’un étage ou deux. Plus le choix ; il faut dégager l’amoncellement qui encombre le passage. Scindé en tas distincts : le premier contient ce qui volera à la poubelle tandis que le second, beaucoup plus modeste, s’augmente peu à peu de ce qui retournera dans l’armoire, en ordre cette fois. Avant que, ellipse après ellipse, un autre capharnaüm ne naisse.

  Extrait des décombres, parmi emballages, couvertures de cahiers, pots de couleur ou de pâte à modeler, vestiges d’un bataclan hétéroclite, le carnet remonte à la surface. Intrigué, je l’ouvre à la première page, déroule des annotations sans intérêt. D’habitude, mes rares carnets manuscrits atterrissent dans un tiroir de la pièce qui fut autrefois mon bureau, à l’étage. Là-bas, ils dorment paisiblement.

Comment ce carnet précis a-t-il abouti dans l’armoire ? Poursuivre le mouvement archéologique. Je feuillette, atteins une suite ininterrompue de paragraphes séparés par des astérisques, alignements de trois étoiles à huit branches, semblables à la constellation des Tres Marias dans le ciel antipodique. Je remonte le flot, entre croquis, lignes illisibles, ratures et corrections. Les pages suivantes contiennent les impressions recueillies durant notre voyage en Corée, trois ans plus tôt. Sandra, Sann, Célia et moi, en allés vers un séjour étrange. Pour les enfants, une première au pays d’une moitié de leur sang. Je relis quelques feuillets, avalanche à travers le temps et la lumière. Puissance magique de ce que l’on a effacé, remisé dans les catacombes de la mémoire, réapparu grâce à la médiation de l’encre et des traits hâtifs lestés sur le papier.

     Quelques mois plus tard, après avoir abandonné le cahier sur le plateau de l’armoire, je le soupèse à nouveau, m’installe devant l’ordinateur et recopie les notes, manière de lutter contre la décomposition qui guette. Reste à combler les vides entre les lignes. Illustrer des moments de cette paléographie dérisoire mais sincère. Des photos. Elles compléteront peut-être le propos, éprouveront une densité qui échappe aux mots, surprendront quelques fragments d’indicible. La démarche du crabe. Témoignages figés, univoques du point de vue sensoriel, de ce qui a pourtant eu lieu. Questions rabâchées : où s’en vont les moments que nous avons vécus ? En quoi se transforment-ils ? Pourquoi tenons-nous tant à en garder trace ? Quelle est la signification de l’écartèlement que nous imposons aux courbes du temps et de la lumière, à ce que notre esprit touche aux confins du présent, les étendues perdues que nous nommons passé ? Passé : un fourre-tout, une valise remplie à la hâte, une miellée de Haute Lesse aux essences multiples : non pas ce miel de printemps au goût amer de pissenlit, non pas cet autre miel de colza, mais un nectar aux saveurs mêlées de hêtre, de sapin, de tilleul, de blé tendre... Et, sous forme d’exhumation, une piètre tentative de réponse.

 

***

 

     C’est un carnet de marque Moleskine, imitation à la mode des cahiers légendaires. Format rectangulaire, vingt-et-un centimètres sur treize, cent vingt feuillets d’un blanc crémeux non ligné. Sobre. Muni d’un élastique et d’un marque-page noirs, couleur de la couverture cartonnée. Ce carnet, je me le suis procuré dans une grande surface. Un achat compulsif. Mais aussi, sans doute, une injonction muette. Comme si, moi qui ne note rien, j’allais me mettre d’un coup à écrire pendant la pause repas ou les activités des enfants, inspiré par la présence des feuilles vierges. Pendant des moments perdus dont je ne discerne aucune trace. Une illusion matérialisée par un rectangle sombre. J’ai inscrit la date d’achat au crayon sur la page de garde : octobre 2004. Hormis un poème, l’ébauche d’un second suivie par la description d’un rêve où apparaissait une inconnue dénommée Sofia Gallegos Corti, rêve qui donnerait naissance à un livre, le carnet ne s’est jamais rempli. Il a traîné au fond de ma mallette pendant cinq ans.


 

***

    

Lorsque j’ai bouclé mes bagages le matin du départ, j’ai répondu à une nouvelle impulsion qui me commandait de le repêcher et de le fourrer dans mon sac à dos antédiluvien, compagnon de toutes mes échappées.

Le souhait émis en 2007 se concrétise enfin. Nous avons réussi à économiser la somme nécessaire. Le 14 juillet 2009 nous prenons le train jusqu’à Bruxelles, puis le Thalys jusqu’à l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle. Nous quatre. Sandra, Sann, notre fils de douze ans, Célia, notre fille de bientôt huit ans, et Sergueï ici présent. Façon de parler.


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Presse

 

"Poète, romancier et photographe, récipiendaire du Rossel en 2009 avec son roman Argentine, Serge Delaive publie aujourd’hui un livre passionnant et original, Carnet de Corée, fait d’un mélange épatant de photographies et de notes de voyage. Ce nouvel opus éclaire l’ensemble de l’œuvre de l’écrivain d’une lumière nouvelle.
Carnet de Corée contient plusieurs livres en un. D’abord, il s’agit d’un album de photos prises lors d’un voyage en Corée du Sud. En couleurs pour la plupart, ces photos ne sont pas didactiques, mais captent des détails frappants, des petits moments de vie sociale ou des éléments de décor, avec humour parfois, avec tendresse souvent et toujours avec une espèce de gourmandise. Elles valent pour elles-mêmes et font d’ailleurs pour le moment l’objet d’une exposition à Paris, dans une librairie vouée aux livres de voyage.
Ensuite, le livre enrobe les photographies d’un texte fragmenté. À l’origine, comme l’auteur s’en explique dans les premières pages, il s’agit de notes spontanées, prises sur le vif dans un carnet Moleskine, en 2009 lors d’un voyage effectué à travers la Corée en compagnie de sa femme et de leurs deux enfants. Bien entendu, l’écrivain a retravaillé cette donnée brute, liant sans doute les phrases, améliorant probablement le style et ajoutant, à coup sûr, des passages évoquant deux périples antérieurs réalisés dans le même pays (en 1999 et en 2004). Mais il a tenu à garder la trace de la spontanéité première : Serge Delaive, qui a commencé sa trajectoire littéraire comme poète et dont les romans brillent entre autres par le travail de la langue, s’essaie donc ici à un nouveau style, plus direct, plus délié qu’à l’accoutumée. Et avec succès : cette forme semble répondre aux propos tenus et se marie à merveille avec les photographies. À travers ces notations, le lecteur découvre quelques aspects de la Corée d’aujourd’hui – à moins que, passé le temps de la réécriture et de l’édition, ce ne soit déjà la Corée d’hier, tant ce pays évolue rapidement.

Carnet de Corée est également un récit, celui de l’histoire de Sandra, la compagne de Serge, la mère de ses enfants : en Corée, Sandra, qui a été adoptée par des parents belges il y a une quarantaine d’années, retrouve sa première mère, son premier pays et la langue qu’elle a perdue. Son parcours, déjà raconté dans le roman Café Europa, est évoqué ici de façon impressionniste, pudique et émouvante, sans y toucher, sans pathos, en mêlant considérations graves et petits détails humains.
Carnet de Corée est également un livre engagé, comme tous les livres de Serge Delaive, qui dénonce ici, en passant, « les vicissitudes dégueulasses infligées aux demandeurs d’asile » et qui remet en question de façon pertinente la notion de « village global ».
Enfin, Carnet de Corée, mine de rien, est une déclaration d’amour adressée par Serge Delaive à sa compagne, à la femme aimée depuis longtemps, comme si la quête des origines réalisée par celle-ci permettait à celui qui partage son quotidien de la voir sous un jour neuf. Mais, sur ce point comme sur les autres, rien n’est appuyé par le texte. Nul romantisme, ici, juste le constat de l’amour qui se renouvelle… et qui n’empêche pas Serge de pester comiquement contre Sandra quand, à ses yeux, elle dépense des fortunes dans les magasins de vêtements de Séoul !
Commenter les différents aspects de ce livre passionnant équivaudrait à réaliser une longue étude. On se contentera ici de quelques remarques. Voici, en somme, le carnet de lecture d’un lecteur du Carnet de Corée de Serge Delaive.
Serge Delaive :
« Lieu commun : petit, je rêvais devant les atlas. Le monde me paraissait vaste, rempli de promesses. » (Carnet de Corée, p. 29)
Et Charles Baudelaire :
« Pour l’enfant, amoureux de cartes et d’estampes,
L’univers est égal à son vaste appétit.
Ah ! que le monde est grand à la clarté des lampes !
Aux yeux du souvenir, que le monde est petit ! » (« Le Voyage », dans Les Fleurs du mal)
Mais Charles Baudelaire :
« Amer savoir, celui qu’on tire du voyage !
Le monde, monotone et petit, aujourd’hui,
Hier, demain, toujours, nous fait voir notre image :
Un oasis d’horreur dans un désert d’ennui ! » (ibidem)
Tandis que Serge Delaive :
« Petites différences qui, ajoutées les unes aux autres, ébrèchent la notion de village global. » (Carnet de Corée, p. 156)
Et :
« Le voyage. Le mouvement qui fait sens, l’immobilité au regard perçant. Le voyage en tant que radicalité contradictoire : à la fois en apnée dans le monde et aux marges d’un monde inaccessible. À l’extérieur complètement, en absence, mais en même temps là, complètement là. L’expérience de la solitude entre douleur et extase. Quand ouverture rime avec barrières infranchissables. Alors nous sommes tels qu’en nous-mêmes, notre identité et notre étrangeté confondues. » (Ibidem, p. 126)
« Le regard du voyageur flotte sur la surface », note Serge Delaive (p. 174). C’est ce flottement du regard, fragile et précieux, qui nous est rendu dans Carnet de Corée. Le livre, composé d’impressions plus que de soi-disant vérités, rend toujours compte du point de vue qui est, inévitablement, le sien : Serge Delaive n’oublie à aucun moment qu’il parle en Occidental, même quand il donne l’heure (« 8e siècle de l’ère que nous avons imposée », p. 90), ce qui constitue sans doute la meilleure manière d’approcher, un tant soit peu, l’autre dans son altérité. Le savoir possible, ici, commence par la reconnaissance de l’ignorance. Et l’objectivité accessible par l’acceptation de la subjectivité.
À un seul moment, Serge Delaive se contredit sur ce point : quand il note, page 174, que le voyageur capte « souvent l’essence de l’endroit. Le génie du lieu. » Carnet de Corée ne cherche ni essence de l’endroit, ni génie du lieu, mais accroche des particularités, c’est-à-dire des caractéristiques qui ne sont particulières que pour celui qui les découvre – manière de tenir compte de là où l’on parle. Ces particularités cachent peut-être une essence ou un génie, qui sait ?, mais elles sont peut-être superficielles et volatiles aussi bien. Peu importe : personne n’occupe le point de vue supra-culturel qui permettrait d’en juger. Aussi Serge Delaive a-t-il raison de demeurer à la « cime du particulier », comme disait Proust (je crois).
C’est pourquoi encore, même si l’on n’est jamais allé en Corée, a-t-on le sentiment que Serge Delaive est totalement digne de confiance. Il ne prétend pas dire le vrai, il dit le juste.
Les livres de Serge Delaive, roman, poésie, pamphlet et essai – on en compte à présent une petite vingtaine – se suivent et ne se ressemblent pas : chacun d’eux peut être décrit comme un tournant dans sa carrière littéraire, tant en ce qui concerne le contenu que l’expression. En même temps, s’ils ne se ressemblent guère, ils s’assemblent parfaitement, des traits se retrouvant çà et là, comme des leitmotiv, qui tissent des liens irréguliers entre eux, tel personnage (par exemple Lunus, le double rêvé de l’écrivain) se retrouvant dans tel recueil de poèmes (Légendaires) puis dans tel roman (Argentine), mais pas dans tel autre (L’Homme sans mémoire), tandis qu’un animal (disons le corbeau) traverse le premier recueil et le deuxième roman cité, mais pas le premier et que le thème du rêve alimente les trois livres. Une série close de motifs se répartit ainsi infiniment de façon presque aléatoire entre les pages, à la façon dont le nombre fini des pièces aux échecs donne lieu à l’infini des parties à jouer. Ainsi, chaque livre apporte un éclairage nouveau sur ceux qui l’ont précédé – l’œuvre dans son ensemble s’apparentant à un kaléidoscope fascinant et mobile.

Carnet de Corée complique encore la donne dans la mesure où deux versants de l’artiste Serge Delaive s’y conjuguent : le photographe, qui s’exprimait essentiellement jusque-là par des expositions et via son site Internet, y côtoie l’écrivain.
Certes, ce n’est pas vraiment leur première rencontre. Il est beaucoup question de photographie dans le roman Argentine, qui contient une petite photo et des descriptions de clichés de grands reporters. Le recueil de poèmes intitulé Les Jours, qui a valu à Delaive le Prix Marcel Thiry en 2007, se penche également souvent sur la pratique photographique et on peut y lire ces vers paradoxaux : « J'ai compris que je n'étais pas / poète [...] Je suis photographe ». Plus récemment, Serge Delaive a fait paraître un très émouvant Herstal, juxtaposant texte et photos consacrés à la ville qui l’a vu grandir. Et, par ailleurs, sur son site, certaines prises de vue sont accompagnées d’extraits de texte. Mais, jusque-là, dans les livres, le texte domine nettement l’économie d’ensemble, tandis qu’un nouvel équilibre entre mots et images s’instaure au gré du Carnet de Corée. Parfois, l’image illustre le texte, parfois, le texte commente l’image, alors que seul le premier cas se rencontrait dans les ouvrages antérieurs.
Cet état de fait n’est pas sans conséquence. Car, on l’a vu, le rêve occupe une part importante dans la poétique de Serge Delaive. Son premier livre s’ouvre sur une section intitulée « Le rêve du corbeau de mer » et, dans Carnet de Corée, le voyageur mentionne les songes et les cauchemars qui emplissent ses nuits : l’un d’eux le campe d’ailleurs dans une ville étrange alliant des traits de Herstal et de Venise. Cet onirisme omniprésent jette une sorte de trouble sur le réel dans la plupart des livres de Serge Delaive. S’y joue une douce remise en cause des notions de temps, d’espace et d’individu. Carnet de Corée n’échappe pas tout à fait à ce trouble, si on y prête attention : au début du livre, l’écrivain retrouve dans son carnet « la description d’un rêve où apparaissait une inconnue dénommée Sofia Gallegos Corti » (p. 12). L’on sait que Sofia est un personnage clé d’Argentine et l’un des protagonistes masculins de ce roman emprunte le rêve de l’écrivain…
Or, du moins si Roland Barthes a raison, l’une des caractéristiques essentielles de la photographie tient dans le rapport étroit qu’elle entretient avec la réalité : une photographie fait « penser au geste du petit enfant qui désigne quelque chose du doigt et dit : Ta, Da, Ça ! Une photographie se trouve toujours au bout de ce geste ; elle dit : ça, c’est ça, c’est tel ! mais ne dit rien d’autre […] le référent adhère » (La Chambre claire).
De ce point de vue, la poétique particulière de Serge Delaive entre en contradiction avec la pratique de la photographie. Celle-ci s’oppose au trouble du réel. Elle atteste du fait que cela a été. La photographie transforme donc de facto le texte. En retour et amont, peut-être les caractéristiques de l’écrivain contaminent-elle la pratique du photographe. Celui-ci explique en effet que les photos qu’il préfère présentent « un effet tremblé, un peu sale » (p. 169). Cette dialectique entre réel et tremblé participe à la beauté de Carnet de Corée.
Pour toutes ces raisons et pour bien d’autres encore, Carnet de Corée est une belle entrée dans l’œuvre kaléidoscopique de Serge Delaive. Mais l’on pourrait en dire autant de chacun de ses livres, de chacune des faces du kaléidoscope. Ce qui importe, finalement : le temps est venu de lire le poète romancier photographe Serge Delaive !"

Laurent Demoulin, www.culture.ulg.ac.be, juillet 2012



"Dans Carnet de Corée, Serge Delaive explique en quelques mots pourquoi il préfère découvrir de nouveaux pays plutôt que de retrouver ceux qu’il connaît déjà : « En général, je déteste retourner au même endroit. Urgence de saisir le monde avant de le quitter. Je veux des lieux sans mémoire. » Pourtant, « la Corée troisième prise. Et on dirait que ça me convient ». La raison en est, pour partie, familiale.
Les liens avec ce pays sont étroits et multiples. Les voyages de 1999, 2004 et 2009 se superposent en modifiant progressivement la manière de voir les choses : « Je m’aperçois que mon regard cherche ailleurs, ne s’attarde plus sur ce qui est immédiatement exotique. Confirmation quand les photographies couleur ou noir et blanc défilent sur l’écran du Nikon. Je cherche un exotisme différent, niché dans le quotidien, le détail saugrenu. »
Le résultat est un récit éclaté qui se développe sur plusieurs époques, illustré par l’auteur attentif aux dormeurs, aux croix, aux talons hauts – entre autres. Le pays singulier, dont le nom change selon l’endroit d’où on en parle, a développé une culture entre tradition et modernité : « A la fois endogène, très particulière, construite au fil des siècles, mais aussi ouverte au monde, consciente de son étrangeté au sens premier du terme. » Inépuisable, d’une certaine manière, pour le voyageur qui la pénètre à chaque fois de manière différente, mieux armé à chaque séjour pour saisir les nuances. Mais pas toutes.
C’est en retrouvant un carnet dans lequel il avait pris des notes en 2004 que Serge Delaive a décidé de le prolonger. Confronté à un monde dont une bonne partie reste opaque, il affine sa définition du voyage : « Se retrouver dans un endroit dont on ne pratique ni la langue ni l’alphabet et se laisser aller dans la musique des sons humains. Un mutisme provisoire et salutaire. Parvenir malgré tout à communiquer en profondeur à l’aide des intonations, du regard, des signes. » Il place ces mots entre parenthèses, moment de pause dans une succession d’images et de sensations notées sur le vif, réécrites probablement ensuite.
L’ensemble est une leçon d’humilité, d’impossible partage, ainsi que le disent, avec pudeur les dernières lignes d’un livre par nature inachevé. Et dont l’inachèvement est la clé, ou au moins une des clés : face à l’autre, je reste moi-même, semble-t-il dire."

Pierre Maury, Le Soir, 15 juin 2012.

 et d'autres...

 

Serge Delaive | Carnet de CoréeRécit de voyage, textes et photographies, La Différence, Paris, 2012.